JRC sur léquipe : «Une grande avancée»

Jean-Robert Cazeaux, revenir en Top 14 après la relégation en 2009 a-t-il ramené le club dans une autre dimension ?

Depuis le 27 mai, jour de notre accession, nous sommes dans l’urgence. Dans l’urgence sur tout les fronts. Personne n’a levé la tête.
Quelles ont été vos priorités ? Accélérer la structuration du club ou le domaine sportif ?
Les deux. Concernant le domaine sportif, nous sommes montés tard et notre recrutement a été peu anticipé. Il y avait des départs programmés. Et la plupart des joueurs engagés l’ont été après l’accession. Nous avons enregistré seize arrivées dont onze contrats pros. Notre plus grand handicap, c’est notre budget et notre masse salariale, qui sont limités. Mais je ne fantasme pas. Les stars, nous n’avions ni les moyens, ni l’envie de les prendre.

Mais le stade Boniface est il adapté aux exigences du Top 14 ?

La capacité est de 17 000 places dont 4 500 assises. Nous avions 2200 abonnés en Pro D2 et nous avons atteint cent pour cent de réabonnement mais nous tablons sur 3 000 pour la saison qui débutera vraiment avec la venue de Toulon le 1er septembre. Notre priorité a été d’agrandir et d’améliorer l’espace partenariat. Avec un chapiteau de 450 m2, ce n’était pas suffisant. On refait donc un espace d’une superficie de 1100 m2 dont 900 seront dédiés à l’espace partenaires.
«On va vivre ce Championnat avec nos moyens notre culture, nos valeurs. On va continuer à intégrer les jeunes. »

Comment votre budget a-t-il évolué ?

Notre budget est passé de 4,3 M à 6,2 M dont 1,2 M de droits TV et dotations de la Ligue Nationale.

N’est-ce pas très insuffisant ?

L’argent ne fait pas tout, j’en suis persuadé. Avec davantage de moyens financiers, on aurait plus de solutions, on ferait plus et mieux, c’est évident aussi. Mais, est ce qu’avec 15 M, on saurait faire ? Il faut raisonner à notre échelle. On serait peut être en déconnexion totale. Mont-de-Marsan, c’est 30 000 habitants, 50 000 avec la communauté d’agglomération. Le département des Landes, c’est 300 000 habitants. J’ose donc dire « 5 millions, je n’en ai pas besoin… » Malgré nos moyens modestes, on a une belle équipe il y a beaucoup d’excitation. De toute façon, cette montée, c’est une grande avancée. Ca oblige le club à accélérer et à poursuivre sa professionnalisation .

Tous les observateurs vous voient replonger directement en Pro D2…

Nous laissons dire. Ça ne nous dérange pas qu’on nous donne à manger en pâture. Beaucoup de clubs voudraient être à notre place… S’il y avait deux mots pour incarner notre état d’esprit avant de débuter à Biarritz, ce serait « force et envie ». Ce serait triste d’y aller avec la peur au ventre. On va vivre ce Championnat avec nos moyens notre culture, nos valeurs. On va continuer à intégrer les jeunes. La formation montoise ce n’est pas rien. Puis, le club ne peut tirer que des bénéfices de cette aventure quelle que soit l’issue finale. Tout le monde vit cette accession comme un bonheur. On va se confronter à ce qui se fait de mieux dans le rugby professionnel français. C’est exaltant.»

H.I., à Mont-de-Marsan
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