Où va le rugby … ?!

Au temps du rugby « amateur » pour que les joueurs restent au club le président local leur octroyait soit un bar, soit une place aux pompiers, ou bien les plus lettrés pouvaient entrer à l’école normale pour faire instit.

Ensuite sont apparus les premiers mécènes qui ont commencé à offrir des montres ( non mais j’hallucine) puis ont créé cette espèce de pseudo secte rugbystique que l’on appelle les barbarians et puis finalement sont arrivés les « grands » biseness men qui ont investi l’argent de leur entreprise ou le leur propre dans les clubs.

Je pense que leur « amour » pour leur club et le rugby sont sincères, mais qu’à la fois leur mégalomanie et leur soif de pouvoir dépassent le niveau du commun des mortels.
Parlons en du commun des mortels que nous sommes. Chacun d’entre nous ne représente qu’une petite parcelle de leur assise mais aussi un potentiel « consommateur » du produit caché. Bref si nous sommes les spectateurs d’un sport nous devenons aussi à la fois les spectateurs d’une cour et les acteurs de celle-ci. Mais ça nous l’acceptons à condition que les couleurs que nous supportons nous fassent vibrer et nous procurent du spectacle.

Au siècle dernier les grands patrons des mines dans le nord n’ont pas fait autrement en construisant les corons, en sponsorisant à la fois l’église et le club de foot local pour acheter un semblant de paix sociale. Michelin a fait de même à Clermont et ensuite tout a continué.

Ce fut un peu pareil à Oyonnax qui brandissait aux yeux de la France entière sa fameuse « silicone vallée » .

Là où tout explose c’est lorsque les résultats ne suivent plus!!!! Là arrive la catastrophe. Le peuple à juste titre se rebelle et demande des comptes aux dirigeants. Ces derniers ont juste oublié que ce n’est pas l’argent uniquement qui fait un club ou une entreprise mais les hommes qui les composent. Si l’on oublie que l’Homme avec un grand H est au cœur de la vie des évènements on se plante. Et c’est ainsi qu’à longueur de temps dans les médiats on nous parle de coût salarial mais jamais de richesse salariale. La mode est aux comptables.
Quant à l’arrivée de ces nouveaux « supporters » qui ne fleurissent qu’au printemps ou pour les grandes occasions ils voient dans le sport une forme d’exutoire à une vie où peu de place est laissée à l’expression personnelle.

Pour ce qui est de l’équipe de France, c’est la suite logique de tout cela. Le temps de former des jeunes joueurs en France n’existe plus. Il est plus facile d’embaucher des colonies de Fidjiens qui en plus d’être d’excellents joueurs de rugby amènent avec eux une fraicheur dans le jeu.

Pour répondre à ta question, Mic, oui c’est l’argent qui guide aujourd’hui le rugby. Et au risque de me faire battre j’oserai dire qu’avec barbarians et Kampf, Rives et Blanco nous avons eu et nous avons les pères et précurseurs de ce qu’est devenu le rugby.
Les autres: Altrad, Marti, Lorenzetti n’ont fait que s’engouffrer dans la brèche.
Hélas!

Personnellement j’ai beaucoup de mal avec le « c’était mieux avant », « le rugby pro c’est de la merde » ou « les présidents sont tous des cons avides ».

Chaque évolution a ses avantages et ses inconvénients, mais il convient de rester mesuré quand même et tout n’est pas négatif, comme le laissent à penser vos 2 posts.
Certes il y a beaucoup de choses à redire sur le rugby d’aujourd’hui, mais le rugby d’antan était loin d’être rose. On n’a pas attendu aujourd’hui pour entendre des langages fleuris venant des tribunes ou même du terrain, c’est surtout la médiatisation qui rend tout cela plus perceptible.

On critique le jeu aujourd’hui, à juste titre. Mais c’est quand même être hypocrite que de dire qu’avant c’était mieux. On est à plus de 2x plus de temps de jeu effectif aujourd’hui qu’à une certaine époque où il n’était pas rare de voir 60 minutes de pampes sur 80 de jeu. Et qu’on ne me parle pas de sécurité des joueurs, les protocoles commotions ça n’existait pas !

Bref ce ne sont que des exemples, mais rien n’est jamais tout noir ou tout blanc..

On a certes augmenté le temps de jeu effectif et amélioré le « spectacle » proposé mais à quel prix ? Une augmentation drastique de joueurs étrangers , une surenchère dans la recherche de puissance physique au détriment de la technique individuelle et collective. Résultat : un rugby plus spectaculaire mais basé essentiellement sur le défi physique, le rentre-dedans, s’inspirant en cela du foot américain et du jeu à 13.
Et je suis persuadé que la bombe à retardement du dopage ne va pas tarder à nous péter à la figure le jour où l’on va sérieusement enquêter sur ce fléau.

C’est sûr qu’il faut tempérer aussi. Mais one ne parle pas du rugby d’il y a 50 ans non plus. On parle du jeu que pratiquaient ici au SMR Jean Baylet, Dufranc, Laférere, Marticoréna,, Septz, Lordon, Simon,Hué et d’autres encore comme Rodriguez et ceux que j’oublie. Par contre je mets aussi pour aujourd’hui des gars comme R. Sonnes, JB Dubié, H. Matenga, BIPBIP Matavanou,M. James, H. Taulanga.
Les joueurs sont restés des joueurs avant tout. Ce qui a changé c’est la prévalence de l’argent sur le sport.
Chouet débat quand même

Oui, à charges. Les analyses unilatérales ne sont que rarement efficaces..

Si je suis encore le stade aujourd’hui, c’est que j’y trouve toujours mon compte, et que je vibre toujours pour ce qui est fait sportivement dans les victoires comme dans les défaites. Les moments que l’on a vécu l’an dernier sont des moments qui resteront gravés, comme le restent encore des déplacements à Agen ou Blagnac voir des phases finales il y a plus de quinze ans.

Mais pour vivre des moments comme ça, il faut reconnaître le gros travail en back office, la partie invisible de l’iceberg.. Mais ça a l’air compliqué pour toi.

Si tu ne t’y retrouves pas dans le rugby d’aujourd’hui, je ne vois pas ce que tu fais ici. Je ne me reconnais pas dans le foot, ce n’est pas pour ça que je vais descendre ce sport sur divers forums.