Pau – Stade Montois dans Midol

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Côté Palois:

section 16

La 5e défaite à domicile, concédée face au Stade Montois, met en échec les choix et les objectifs de la Section.

«On avait envie de laver l’affront subi à Aix et de montrer qu’on forme un vrai groupe »
Julien Tastet, capitaine du Stade Montois

Le Hameau n’est plus leur jardin

Le tribunal populaire n’a pas trainé, il s’est réuni samedi soir au pied de la tribune principale. Bon nombre des 8000 spectateurs, Montois compris, ont pris le temps : au centre de tous les débats, le triple échec d’une Section caractérisée par l’incompréhension générale. La défaite à domicile (16-22) – la cinquième, série, en cours… – faisait lâcher à Joël Rey une terrible confession : « Le Hameau n’est pas notre jardin. Je préfère la Section à l’extérieur qu’à domicile… » De fait, la qualification ne tient plus qu’à un fil d’Ariane que la Section ne maîtrise pas.

L’objectif présidentiel « de faire mieux que l’an dernier » est donc lui-aussi manqué.

La rupture n’est pas loin

Des supporters hébétés d’avoir tant donné en éprouvant le sentiment de ne plus recevoir, aux anciens pas surpris d’une telle évolution, la majorité des spectateurs palois déversaient sa déception sans excès. Sans sifflets, non plus, à la fin du match. Et quand une équipe, un club, ne provoque plus de sentiments extrêmes, de passion exacerbée, la rupture avec son peuple n’est pas loin.

A chaud, staff et direction soulignaient « la mauvaise gestion du match », rejoignant les témoins qui regrettaient « qu’on ait pris le match à l’envers. » Sébastien Descons assume la volonté d’avoir joué rapidement la première pénalité au lieu de la tenter, d’avoir voulu comme à Carcassonne mettre du rythme pour bien s’installer dans le match. Julien Dumora s’est pris au jeu. Enfin, au jeu… Rien de bien efficace. Alors après l’explication de texte au vestiaire, ils sont revenus à un rugby concentré sur les avants . Mais alors ? Ou le match n’a pas été bien préparé pour se tromper autant dans la stratégie. Ou les joueurs ne respectent pas les consignes. Les deux cas posent problème.

Comme a éclaté aux yeux de tous l’incapacité des Palois à changer de rythme, à hausser le ton, à remettre la main sur le ballon dans le dernier quart d’heure et même les dix dernières minutes sur le rapproché à 16-22 laissant espérer la victoire.

Problème physique

Sauf qu’ils l’ont tous dit, les joueurs : « On est cuits. Physiquement on est au bout du rouleau… » Certains avaient les jambes très lourdes dès la mi-temps, d’autres ont senti des crampes poindre à l’heure de jeu. Problème.

Les avants ont eu deux ballons importantissimes à négocier, les deux… perdus ! Le premier sur mêlée à 5, devant leurs poteaux : introduction Descons, essai du Montois Tastet ! Deuxième balle en or, à deux minutes de la fin. Pénal-touche, la même que devant Tarbes quand il y avait déjà le succès en jeu. Même erreur et même conséquence ! Lancer long sur Torresin, balle perdue. Qui a donné le commandement ? Pourquoi donc la leçon n’a-t-elle pas été mieux retenue ? Problème. Rien de nouveau, en somme.

La Section éprouve les pires difficultés à imposer son jeu, un jeu. A l’extérieur, elle joue comme le Stade Montois samedi soir : solide devant, intraitable en défense, performante au pied. Le reste n’est que question de patience, ou de talent pur dans le cas du phénomène Matanovou. Quand il faut prendre le jeu, la Section n’avance guère plus début avril qu’en septembre. Problème. Un de plus…

Jacquot : « Victime de notre mauvaise gestion »

Bernard Pontneau « Il fallait poser notre jeu, appuyer là où ça fait mal et ne pas lâcher des ballons un peu vite dans des zones pas propices. On n’a pas su être patient, prendre le score avec beaucoup de rigueur. Il faut dire qu’on a fait beaucoup d’efforts pour aller chercher des points de retard. Sur ces matches couperets, il faut de la fraîcheur. Avec un banc plus fourni, on aurait mené la vie dure aux Montois. »

Manu Maignien « Cette défaite nous fait mal à la tête. Le match se décante sur ces essais en contre un peu casquettes. Sur la mêlée où l’on prend l’essai ? Richard (Choirat) glisse, je n’ai pas le temps de talonner le ballon. »

Julien Jacquot « On peut se mordre les doigts. On est victime de notre mauvaise gestion, en rendant des ballons au pied que les Montois ont su exploiter. En mêlée, on était très bien mais ça n’a pas payé. »

Sébastien Descons « Contre le vent, j’ai pris l’option de jouer les ballons, d’emballer comme à Carcassonne où ça nous avait mis dans le match. Avec du recul, il aurait mieux valu s’appuyer sur un rugby plus simple en allant chercher des touches pour se rassurer. On a perdu la bataille des rucks, les Montois ont ralenti nos ballons. On savait qu’ils allaient nous attendre là. »

Bruno Hiriart « J’ai essayé de me proposer au près, au large pour créer des brèches mais les Montois étaient bien organisés en défense. Ils ont joué plus intelligemment que nous, notamment dans les échanges au pied où on se retrouvait souvent à un contre trois. On prend encore deux contres, comme à l’aller. C’est ce qui fait mal. »

Sébastien Torresin « Sur la dernière touche, le ballon part bien mais est dévié au dernier moment par le vent. J’essaye d’aller le chercher mais je suis trop court. C’est râlant ! Les Montois ont su exploiter nos erreurs. On n’a plus rien à perdre, il faut finir en beauté. »

Loïc Charlon « On peut parler de gâchis quand on voit notre parcours à l’extérieur. Notre bilan au Hameau nous plombe. On ne peut prétendre aux demi-finales avec cinq défaites à la maison. On a trop fait le yo-yo cette saison, en se montrant trop souvent irréguliers. »

5 défaites cette saison au Hameau. La Section a perdu contre Lyon, Albi, Carcassonne, Tarbes et Mont-de-Marsan. Une telle gabégie n’était plus arrivée depuis la saison 2007/2008. Après les défaites face au Racing, Agen, Mont-de-Marsan, Béziers et Grenoble, la Section terminait 10e et Jean-Bernard Duplantier sautait.

Le plein de blessés

Alors que Fakalelu (avant-pied), Du Toit (cervicales), Solofuti (genou), Fumat (cuisse), Hough (tibia) et Drouard (épaule) manquaient à l’appel, Pau a enregistré de nouveaux blessés samedi soir. Hiriart et Fromont souffrent d’une entorse à la cheville. Descons a entendu un craquement au niveau de son dos et souffrait du sternum.

Un final corsé

La Section compte 6 points de retard sur le Stade Montois et 2 sur Auch, mais elle a aussi contre elle les goal-average particuliers…
Pau reçoit Dax samedi (18h30), ira à Aix et Lyon, terminera contre Grenoble.
Samedi, Mont-de-Marsan reçoit Bordeaux, ira à Dax et Aurillac, terminera contre Oyonnax.
Auch ira d’abord Narbonne puis à Albi, recevra St-Etienne et terminera à Bordeaux. (larepubliquedespyrenees)

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« Au fond du seau »

La défaite paloise a pratiquement enterré tout espoir de qualification même si l’arrière béarnais n’a pas fait une croix sur cet objectif. Il espère le prouver avant de partir à Toulon.

La saison prochaine, les aspirations de Julien Dumora seront toutes autres. Peut-être même se mêlera-t-il à la lutte pour le Brennus, à l’occasion de sa première saison sous le maillot toulonnais. Pour l’heure, l’arrière palois est amer depuis le revers de samedi concédé face à Mont-de-Marsan. Une désillusion et un goût d’inachevé partagé par de nombreux joueurs du groupe, qui partiront avec un seul regret : celui de n’être pas sorti par une plus grande porte.

« Sud Ouest ». Comment analysez-vous la défaite d’hier ?
Julien Dumora. Tout s’est joué en première mi-temps. Nous avons fait trop de cadeaux aux Montois en leur rendant notamment trop de ballons au pied, ce qui nous a empêché de bien gérer le match. Cela nous a fait très mal. On est à 22-10 à la mi-temps en prenant deux essais en contre. Le retard que nous avons accumulé était trop difficile à rattraper malgré une bonne seconde période.

Que vous a-t-il manqué ?
Beaucoup de lucidité. Durant les 40 premières minutes, nous avons joué face au vent. Il aurait fallu garder un peu plus le ballon. Cela nous aurait permis de ne pas prendre ces deux essais et donc de recoller au score. La seconde réalisation de Matanavou, juste avant la mi-temps, nous a fait très mal. Pour moi, c’est le tournant du match.

Matanavou, qui comme vous évoluera en Top 14 la saison prochaine, vous a-t-il impressionné ?
On l’a surtout fait briller. On savait qu’il allait se montrer très dangereux si on lui laissait des espaces. C’est ce qu’il s’est passé sur les deux essais qu’il marque. Il va très vite, il a de bons appuis, mais on aurait vraiment pu mieux faire.

L’année prochaine, vous quitterez la Section pour jouer à Toulon. La défaite face à Mont-de-Marsan vous laisse-t-elle d’autant plus de regrets ?
C’est sur, je suis très amer. Beaucoup de joueurs quitteront le groupe l’année prochaine. On voulait faire un coup hier soir pour montrer ce qu’on valait et finalement, c’est un gros coup de massue. On n’avait pas le droit à l’erreur. Il nous reste tout de même une petite carte à jouer, je n’ai pas encore fait une croix sur la qualification. Il va falloir que l’on finisse la tête haute. Cela fait quatre ou cinq saisons que nous jouons ensemble, et forcément, des liens se sont créés. Cela fera bizarre quand je partirais, il y aura beaucoup de nostalgie. C’est pour cela qu’il faut tout donner pour finir cette saison au mieux. On aurait pu gagner ce match, mais tout se joue sur des petits détails qui basculent en notre défaveur. C’est à l’image de notre saison. Comme cette touche à 5 mètres de la ligne que nous négocions mal en toute fin de match.

Que vous êtes-vous dit à la fin de la rencontre ?
Il n’y a pas eu de discours, c’était plutôt calme. On s’est quand même dit que nous n’allions rien lâcher, mais c’est bien évidemment un sentiment de déception qui dominait. On avait tous la tête au fond du seau. (Sud-Ouest)