Consultant pro de café : Chapitre I

Bonjour à tous,
A l’aube d’une nouvelle saison qui va arriver (pour le club) et auréolés d’un titre que nous allons tacher d’honorer (pour les forumistes), voici le premier chapitre de quelques discussions pré estivales.
ATTENTION: LES PROPOS QUI VONT SUIVRE PEUVENT HEURTER CERTAINES SENSIBILITES ET NE SONT PAS ISSUES D’UN « TROLL », ILS SONT DESTINES A PROMOUVOIR LA DISCUSSION CONSTRUCTIVE POUR CEUX DONT LA NOTION D’ECOUTE EST TOUJOURS ACTIVEE!

Chapitre Un donc : « Un 3/4 Fidjien coaché ne sert à rien….« 

Allez demander à Jocelyne de la compta comment débloquer un transpalette, ou bien à Jeannot contremaître de régulariser des états de paye et vous obtiendrez le même résultat : une fin de non recevoir.

Former Jocelyne à la manutention et Jeannot à la comptabilité analytique et vous obtiendrez un résultat surprenant : Après quelques tatônnements, autant l’un que l’autre vont arriver à réaliser les nouvelles tâches qui leur sont assignées, mais sans pour autant en devenir des spécialistes.

D’un point de vue entreprise, le bénéfice est grand puisque disposer de ressources polyvalentes permet d’améliorer la productivité et pallier des absences, toutefois comme l’humain est monoperformance, le niveau de ces nouveaux formés va s’homogénéiser ou plutot se répartir. Et donc des 100% de capacités comptables, Jocelyne va voir sa performance diminuer vers 75% alors que pour manipuler des palettes elle va passer de 0 à 25%. Est ce vraiment rentable pour la boite???

Venons en au rubi et par exemple à ces perles Fidjiennes que l’on s’arrache au point d’aller créer des centres de formation « tropicaux » pour mieux les amener dans les filets des clubs…

Un 3/4 Fidjien sait naturellement attaquer, éviter, jongler avec la balle, créer des brèches et marquer des essais…et c’est tout et c’est génial. Alors pourquoi essaye t on (et arrive t on) à leur enlever ce naturel au travers de consignes et de formation de défense?? Parce que les 3/4 Fidjiens joueurs dans l’âme, ont tendance à plaquer « au mouchoir » pour rester toujours en disponibilité d’attaque. Et donc ce qui arrive à force de contrarier le naturel des joueurs, c’est que leur esprit devient occupé par l’accomplissement des consignes et non par leur naturel.

Ceux qui ont fait rêver (Serevi, Matanavou, Salawa…) l’ont fait pendant leurs premières années rugbystiques, dès lors qu’ils ont été forcés à apprendre à défendre, leur imprévisibilité et leur innovation en a pris un coup.

Parlons aussi par exemple des 3ème lignes en vantant les mérites de notre capitaine courage, couteau suisse de l’équipe: encore une fois, professionnellement parlant c’est un mauvais choix, un même troisième ligne ne peut pas être (avec le même rendement s’entend) sur un match « coureur », plaqueur » et « perforateur »…. Un Betsen ou un Dusautoir étaient des « sécateurs » point barre, et cela n’a jamais gêné leur carrière. Donc c’est une lubie à corriger que de croire que l’on peut créer de toutes pièces des profils dans le rugby moderne.

A contrario, ce qui peut être vrai, c’est par exemple que les postes « 4 », »5″ et « 8 » ont des similitudes en termes de caractéristiques de profil, et que le « gap » (l’écart) pour passer de l’un à l’autre n’impactera que peu la performance globale. Nos amis blonds, barbus et SudAfricains ne me feront pas démentir pas plus qu’un Malafosse qui gagnerait en volume de jeu à pouvoir ouvrir des brèches une fois lancés.

Tout cela pour dire qu’une réflexion pourrait être engagée dans ce sens, et que mettre en avant la notion économique n’est jamais un bon calcul dans la pérennité d’une entreprise pro pour le recrutement d’un profil destiné à améliorer les résultats.

Voila chers amis lecteurs et forumistes, je vous laisse débattre sur le sujet avec ces bases : Conjuguons le bénéfice des différences au détriment de l’appauvrissement par l’homogénéisation…Jocelyne vous remerciera 😉

Prochain chapitre : La statistique ne sert à rien!